Ruby V. Rosenshield [ Réécriture]

Nom :
Van Rosenshield
Prénom :
Ruby Lyïf
Surnom:
Vermeille ; « Meine Rosenrot » par une certaine personne
Age :
22 années physiques, mais une mémoire centenaire...
Sexe :
Une fille, cela ne se voit donc pas ?
Préférence sexuelle : ( hétéro, homo, bi )
Hétérosexuelle
Classe
Fière Bretteuse
Clan :
Le " Mal ", Les Raiksos

Aime :


Déteste :




Armes :
Son arme fétiche est une rapière, d'un longueur d'environ 1m20 de long. Forgée par les Elfes dans un bloc d'argent pur, la lame n'est large que d'une dizaine de centimètre; sur le plat de lame est cisellé une rune, la rendant plus solide, mais cependant pas incassable. Des fragments de rubis y sont également incrustés. Une rapière sert principalement à pointer ou à percer, et non à trancher. Sa légèreté et la souplesse de la lame peuvent être déconcertantes pour quiconque n'est pas habitué à manier ce genre d'arme. La garde, une demi-spirale transpercé horizontalement par le quillon est rattaché à la base de la poignée, protégeant ainsi sa main gauche ( et oui, Ruby est gauchère ). Les techniques de combat a la rapière diffèrent beaucoup des techniques d'épée, une rapière sert plus à pointer, et à percer qu'à trancher. Les différentes bottes possibles sont principalement basées sur des cercles et une vision d'espace.
Elle possède également de nombreuses lames cachées dans les plis de ses vetêments, au total, une dizaine.

artefact : (1)


Description de l'artefact :
Une simple sphère de cristal, dont la surface réfléchie la lumière, et semble dégager une légère lueur violacée, entouré d'entrelaces dorées, suspendue au bout d'un délicat cordon de satin. A première vue, on pourrait croire qu'il s'agit que d'un vulgaire et modeste bijou, mais loin de là. Ce cristal, confère, à son ( ou sa ) propriétaire, la possibilité d'apercevoir le présent. En effet, d'un simple instant de concentration, la rend capable d'apercevoir, en temps réel, les faits qui se déroule sur le lieu de son choix, sans aucune limite de distance, ou autre. Un artefact, qui permet donc d'observer, ou même... D'espionner, car la magie qu'il dégage est indétectable, à moins d'être un redoutable magicien, ou du moins, quelqu'un possédant une certaine sensibilité magique.



Description physique du personnage* : (minimum 5 ligne)
Ruby est une jeune femme charismatique, c’est indégniable. En faite, elle dégage une aura de danger, un charme envoûtant, à la manière des prédateurs. Ce n’est pas vraiment le genre de personne qui passe inaperçue dans une foule. Plutôt grande, mais de silhouette fine, ses fins cheveux d’argent tombent en cascade dans son dos, le plus souvent retenus par un simple lacet de satin rouge. Elle adore le rouge. Le carmin, une couleur qui ressort à merveille sur sa peau pâle, presque diaphane... Le carmin, couleur de ses pupilles, qui comme deux joyaux incrustés dans un visage à la forme ovale, brillent d’une lueur assez machavélique et froide. En général, ses traits ne trahissent pas les émotions qu’elle ressent dans son coeur, elle a toujours veillé à ne montrer que son mépris, rien d’autre. Lorsqu’elle montre ses émotions, elle se sent faible
et vulnérable. Ses yeux , aux prunelles si étranges de couleur vermeille, sont bordés d’une rangée de cils épais et longs. Dans l’ensemble, les traits de son visage son fin et délicatement cisellés, tel ceux d’une poupée de porcelaine, même s’ils dégagent une force, qui impose le respect. Elle semble jouir de la jouvence éternelle, les années n'ont pas laissé de traces sur son visage. Elle a conservé la fraîcheur d'une rose à peine cueillie.Ses lèvres pleines sont rouges, d’un beau rouge, rouge comme une pomme. Son maintient altier rappelle ses nobles origines, même si ses mains, calleuses et usées, sont celles d’une combattante habile.

Description mentale du personnage* : (minimum 5 lignes)
Calculatrice, un mot qui décrit à merveille Ruby ... Elle réfléchit toujours avant d'agir, et ne se décide uniquement lorsqu'elle est sûre de son choix, et qu'elle se sent prête à en assumer toutes les conséquences, quelles qu’elles soient. Elle déteste que les gens décident à sa place, et veut toujours faire entendre sa voix. Sa franchise, parfois blessante, mais toujours réaliste, et pas forceément optimiste, lui cause de nombreux torts, elle se fait régulièrement haïr...Mais elle se fiche complètement de l'avis d’autruis, seul le sien, ou celui des gens qu'elle respecte compte. La méfiance est l’un des principaux traits de son foutu caractère. Ce n'est pas une fille totalement associale, loin de là, elle estime juste que rien ne sert de s’entourer de faux amis, qui n’attendent qu’une chose, c’est que vous vous retourniez afin de vous planter un couteau dans le dos. Pour résumer, sa confiance doit se mériter. Une chose est sûre, c'est qu'elle ne ment JAMAIS ! La verité, même si elle est dur à supporter, avant tout. Se remplir la tête de charmants papillons colorés ne sert à rien, si ce ne sont que des illusions qui s’effriteront au moindre contact. Elle a une vision des choses guère optimiste, il faut l’avouer, prévoyant toujours le pire, afin de se laisser une marge d'erreur, pour riposter aux coups du destin. Toujours prévenir, plutôt que de guérir.
La vie est un grand jeu d’échec, il suffit de placer ses pions au bon endroit et au bon moment, pour remporter la partie.
En parlant de jeux, elle est aussi une très mauvaise perdante. Elle considère cela comme une véritable humiliation, ce qu’elle ne supporte pas. La loyauté est aussi est chose importante , pour Ruby, elle restera a jamais fidèle à son camp, et méprise jusqu'au plus profond de son être, les traîtres, qu'elle qualifie de moins que rien, de lâches, et j'en passe.
Un choix, on l’assume. Sinon, il fallait réfléchir plus longtemps avec de choisir.
Elle a un sens inné de la justice, mais chacun est responsable de ses actes, chacun peut être punis. Enfin, sa vision de la Justice ne comprend pas l'aide aux gens misèreux, Ruby pense qu'il s'agit de leurs fautes, et qu'elle ne va pas aller aider quelqu'un qui n'a pas pu s'aider soit-même.




Histoire du personnage : (minimum 10 lignes)



D'abord Deux...

Nous sommes nées durant une pluvieuse journée d’automne, il y a de cela, une vingtaine d’année. Quand je dis « nous », je parle de Selena et Moi. Jumelles, deux moitiés d’une âme, mais à la fois si proches, et si différentes... Fruits de l’union de Erwan Van Rosenshield, un brave seigneur et fier combattant des contrées du Nord, et de Vyane Söranis, à la base simple guérisseuse itinérante, devenue à présent châtelaine. L’union de l’épée, et de la magie. Le résultat qui en découlerait, serait, de façon prévisible, un résultat brillant. Possédant à la fois l’intelligence de notre mère, et du courage de notre père, nous... Ou plutôt devrais-je dire, je, même si à présent nous ne formons plus qu’une, grandis dans la paix et la douceur, à l’abri derrière les hauts remparts d’un château. Je n’avais jamais vu le monde de près, mais je pouvais me vanter d’en avoir aperçu une grande partie, depuis la plus haute tour, qui m’offrait un sublime panorama à 360°. Vu d’en haut, de loin, les choses nous paraissent plus simples, plus aisées. J’apprendrais plus tard que ce n’était pas vraiment le cas. Nos ancêtres avaient survécu au Combat Final, au Ragnarök. Je ne pouvais pas imaginer l’ampleur des destructions, du nombre de morts. J’étais encore trop naïve. Notre lignée avait survécu, et je considérais cela comme une raison de fierté. Oui. Mais je ne comprenais pas encore les sacrifices, trop lourds, et trop nombreux, que mes ancêtres avaient dû faire afin de survivre...
Deux parcelles d’une même âme, ( je le pensais encore à l’époque ) je me souviens n’avoir jamais été séparée de Selena... Selena. Physiquement, elle me ressemblait en tous points. Même cheveux argents, même pupilles verte émeraude. Oui, je les avais encore verts à l’époque, depuis, le vert avait été dissous dans le rouge, le rouge sang. Mais, malgré notre ressemblance, nous étions assez différentes du point de vue caractériel. J’étais plus orgueilleuse, plus hautaine, moqueuse... Et plus forte moralement qu’elle. Selena respirait la simplicité, la joie, la pureté. Pourtant... Elle me comprenait toujours. Nos deux cœurs étaient liés. Nos peines, nous les partagions,elles étaient plus facile à supporter à deux. Alors pourquoi m’as-tu abandonné ce fardeau ? Laissé ce poids sur mes épaules ? Je n’en voulais pas moi !
Ce fut ensemble que nous commençâmes l’apprentissage des armes, de l’art de l’épée. Mais, pour une raison qui m’échappait alors, elle se montrait toujours plus douée que moi dans tout les domaines. Que ce soit à l’épée, ou à l’apprentissage de la magie, une voie compliquée et rude, mais elle semblait en percer les secrets aussi facilement qu’elle faisait un pas en avant. J’avoue que je la jalousais. Mais, à présent, le poids de tous ces savoirs me pèse. Je ne suis pas assez forte pour porter ce fardeau seule. Traîtresse. Tu m’as laissé, et tu jouis à présent de la mort... Je t’envie.
Quand j’y repense, avec les éléments que je connais à présent, tout me semble clair, limpide. Mais à l’époque, je pensais juste qu’elle était douée d’un don.
Étant donné que ma famille appartenait à la Noblesse, nous assistions souvent à des banquets, des bals en tout genre. Mais elle n’a jamais été à l’aise, dans ces endroits, elle préférait les forêts, les praires, les rivières, les lacs. Selena détestait l’enfermement... Une fois, elle avait même fondu en larmes lorsque, par jeu, je l’avais enfermée dans une malle. Elle ne m’avait plus adressé la parole pendant des semaines. Mais maintenant, je comprends sa peur vis à vis d’être enfermé...
Les premières visions que Selena a eus, remonte à l’age ou nous avions encore 9 ans.


Mémoire...

Au commencement, les visions ne ressemblaient à rien. Juste de simples flash, bref, des images qui défilaient, sans que l'on en comprenne le sens. Selena me racontait à chaque fois, ce qu'elle voyait. Ce n'était alors que des brefs passages de l'enfance d'une jeune fille, qui semblait vivre dans l'aisance, mais qui était particulièrement seule. Lyïf . Je ne comprenais pas pourquoi ma sœur, ma sœur jumelle voyait ces étranges images, qui ne semblaient pas avoir de raison d'apparaitre dans l'esprit de Selena.


Aujourd'hui, j'ai 12 ans. Pourtant... Cela ne change guère de chose dans ma petite existence. Papa est toujours mort, et Maman, toujours enfermée dans sa chambre... Peut-être serait-il temps qu'elle sort maintenant non ? Cela faisait déjà deux ans. Deux ans que Maman est comme ça. C'est Skjöld qui prend soin de moi. Skjöld, il est gentil. Enfin... Que avec moi. Je crois que c'est parce qu'il ne veut pas avoir l'air faible. Skjöld, n'a que deux ans de plus que moi. Je dis bien QUE. Même si je crois qu'il me considère plus comme une enfant. Skjöld est le fils bâtard du beau-frère de mon père. Ma mère a accepté de l'héberger, depuis la mort de sa nourrice. Il fait en quelque sorte partie de ma famille. Je l'aime. Mais pas dans le sens qu'il faut. Je l'aime...Pour Amour. Mais je ne suis qu'une enfant à ses yeux. Je me plante devant le miroir. Ces même cheveux blond platine, blanc enfaite, ces prunelles vert marécage. Ce corps, plat, sans forme. On m'a parfois dit que j'étais jolie... Skjöld l'avait dit aussi, une fois, après un de nos entraînement. Oui, c'est lui qui m'apprend la magie, et l'art de l'épée... Et j'avais avoir une préférence pour l'épée. Skjöld, lui était imbattable en terme de pratique magique. Un élémentaliste talentueux... Il maitrisait déjà de puissants sorts, sans éprouver la moindre fatigue. Les dieux l'ont béni. Peut-être était il né dans la disgrâce, mais, sa puissance magique l'élevaient au dessus de la plupart des mortels..



Les tensions augmentent de jours en jour... Et tout cela ne va sûrement pas tarder à éclater. Je me blottis contre Skjöld, sentant sa lente respiration, sa peau chaude et douce contre la mienne. Il dormait encore. Enfaite, il revenait juste d'une mission...Il travaille comme mercenaire, pour assurer notre survie, grâce à lui, nous ne manquions de rien. Skjöld était souvent appelé à travers le pays, sa réputation d'élémentaliste faisait qu'il était très demandé, pour protéger des convois marchands des brigands. Et moi, à chaque fois, je l'attendais ici. Ici, dans ce château, désormais désert. Ma mère a succombé au désespoir, 5 ans après la mort de mon père... C'est a dire il y a cinq ans. Il était mort comme un héros, en protégeant un de ses hommes d'un trait de lance, sur un champ de bataille. Je suis fière de lui. Même si j'aurais préféré qu'il reste avec nous, plutôt qu'il récolte ainsi la gloire... En soupirant, je glissai une main dans les cheveux noir jais de mon amant. Ce geste m'apaisait, je savais alors qu'il était là... En ma compagnie, à côté de moi. Qu'il ne disparaitrait pas. Ne me laisse pas seule, le suppliai-je en silence, des larmes coulant le long des les joues. J'avais tellement peur qu'il perde la vie dans un combat... Ne me laisse pas seule.
L'aube pointait à travers l'horizon, colorant le ciel gris de nuances d'orangés. En tâchant de ne pas le réveiller, je glissai hors du lit, et disparaissais dans les escaliers. Une salle d'eau se trouvait à l'étage inférieur. C'était là que je me rendais. Je plongeai une serviette dans un baquet d'eau froide et m'aspergeai le visage. L'eau, finit par me réveiller complètement . Je contemplais à présent mon corps enveloppé dans un large peignoir blanc, dans la vaste glace qui trônait sur le mur. Je n'étais plus la même qu'autrefois. J'avais grandi, mes membres et ma taille s'étaient étirés, des courbes s'étaient dessinées. J'étais une femme à présent. Mon visage, ciselé par la perfection, était entouré par de longues mèches blanches. Mes prunelles toujours vertes, brillaient d'intelligence et de sagesse. Autour de mon cou, au bout d'une chaînette en platine, une sphère, qui luisait d'une faible lueur mauve. La lueur semblait changer, au rythme de mes battements de cœur. Grâce à cet artefact, j'étais capable de savoir à chaque instant où Skjöld se trouvait. Je veillai sur lui de cette façon. Cette sphère... C'était lui même qui me l'avait offerte, récompense de l'une de ses missions. Ainsi... J'étais avec lui.

~~~~~~

Cette Lyïf nous ressemble de manière frappante. Même cheveux , à la teinte si étrange, même yeux émeraude. Même stature fière et gracieuse. Qui était-elle ? En fouillant dans les archives, ou dans notre arbre généalogique, je n'avais trouvé traces d'elle. Ni même de Skjöld. Avaient-ils vraiment existé ?Ou alors, étaient-ils de simples chimères sortis de l'esprit malade de ma sœur ? Oui, Selena était malade. C'est ce que je croyais, quand j'avais encore 10 ans. Et j'aurais beaucoup aimé que ça fusse le cas... Cela aurait simplifié tellement de chose ! Ma sœur allait mal. Comment vous expliquer cela ? ... Elle.. Crisait. Elle devenait incontrôlable... Comme s'il s'agissait d'une tout autre personne... Ses yeux reflétaient son incompréhension , ...Elle ne me reconnaissait plus. Elle avait peur de moi, se débattait pour m'échapper. Elle demandait, avec déchirement, où était Skjöld... Encore lui. Elle ne se reconnaissait plus, elle était... Lyïf. Je ne savais pas quoi faire... Je voulais que celà cesse, que ma soeur redevienne normale...

~~~~~~

Aujourd'hui, c'est le jour où je suis morte pour la première fois... Assassinée... Lâchement. Je n'ai même pas pu me défendre, ils m'ont tué durant mon sommeil... Les fourbes... Des voleurs, venu dépouiller mon château, celui de ma famille... Et Skjöld... L'ont-ils tué lui aussi ? Je ne sais pas... Mais je voudrais tant le revoir.. Skjöld... SKJÖLD ! Où était-il donc ? Et où suis-je ?...Morte. Morte. Morte. Morte. Je ne voulais pas mourir. NON ! La vie m'était si chère, si douce. Mais une fois que l'on l'a perdue, on réalise qu'elle ne nous sera pas rendu. On réalise à quel point on y tenait. Skjöld...

" Veux-tu le retrouver ? une voix claire, pure comme du cristal, murmura ces mots avec douceur dans mon oreille. Apeurée, je sursautai, et bondis en arrière. Oh, n'ai pas peur... Je ne te veux aucun mal. Au contraire. Je suis là pour réaliser ton vœu...
- Qui... Qui êtes-vous ? Et comment cela réaliser mon vœu ? Je suis morte..., à cet instant, des éclats de colère perçaient dans ma voix, des accents de regret aussi, alors, que pouvez vous donc faire pour moi ?
- Tant de haine... Je suis celle que l'on appelle, Odin.. Et je te propose un marché. Combat pour nous. Et tu obtiendras ce que tu désires... Combat pour nous, et tu obtiendras la vie éternelle..."

L'être, me laissa sa phrase en suspend, afin de me laisser réfléchir. L'offre était alléchante. Très alléchante. Sans plus de reflexion que cela, j'acceptais sa proposition. Je suis devenue une Avatar. Et je l'ai longtemps regretté.

Le combat fut rude, la pagaille était sans nom. Le combat eschatologique. Le Ragnarök. Dans les limbes, le temps était distendu. Déformé. Depuis ma mort, il s'était écoulé 6 ans. Comme prélude à cet apocalypse, trois hivers épouvantables se succédèrent. Les trois coqs des enfers, Fjalarr, Gullinkambi, et le coq rouge de suie, chantent fatadiquement, tandis que Fenrir, secouait ses chaînes. Yggdrasil tremble, la terre se révulse, le serpent de Midgard sort de la mer et provoque une inondation générale... Et maintenant, sur le champ de bataille, les Dieux s'entretuent. Odin est occis par Fenrir, tué lui même par Vidarr..Loki et Heimdallr s'affrontent, tous deux meurs au combat... Je lutte dans la foule, pour ma survie. C'est la panique. Les morts pleuvent devant moi. Ma rapière devant moi, je tranche tous ceux qui osent s'approcher de trop près... Je glissai, je tournai, je me faufilai. Discrétion, rapidité, et légèreté. Mon souffle commençait à s'épuiser, je haletais mais je tenais bon. Skjöld. J'allais le revoir... Et je le vis. Debout, sur le champ de bataille à quelques mètres seulement de moi. Nos regards se croisèrent. Sa stupeur se lisait clairement sur son visage. Son remord aussi. Puis sa douleur. Les quelques secondes durant lesquelles nos regards s'étaient accrochés, avaient suffit à lui coûter la vie. Ainsi était un champs de bataille. Une épée courte, était profondément fichée dans le poitrail de Skjöld. Une fleur de sang se dessinait sur son manteau bleu pâle d'élémentaliste. Et Skjöld mourut. Une douleur sans nom envahit mon corps. J'avais froid, mais je brûlais en même temps. Milles aiguilles de glace me transperçaient, et répandaient en moi, à travers mes veines, du magma. Mes yeux me piquaient, pourtant, je ne pleurais pas. Je n'avais même plus la force de le faire. Je ne ressens qu'un vide à travers mon corps. Mes yeux regardaient l'horizon, regardaient les combattants qui mourraient les uns après les autres. Ils parcouraient la scène, sans que je l'aille voulu. Ils s'attardèrent un instant sur la dépouille de celui qui fut la personne la plus chère à mon coeur. Ils comptemplaient ses yeux grands ouverts, leurs couleur ambre, mordoré, sa peau pâle, ses cheveux de jais. Ses yeux regardaient la femme, agenouillée près de Skjöld, le visage entre ses mains, la poitrine agitée de sanglots. Cette femme était belle, plus jeune que moi. Six années avaient passé depuis sa mort, même si pour moi, elles s'étaient écoulées en quelques minutes. Skjöld m'avait remplacé, remplacé par une autre femme, qu'il aimait à présent. Il m'avait effacé de ses pensées, après avoir fait mon deuil. Alors... à présent que je ne suis plus rien pour lui... Quelle sera ma place dans ce monde ? J'étais revenue pour lui, avais sacrifié ma place au Walhalla, mon repos éternel, j'avais obtenu la vie éternelle, qui, plus qu'un cadeau, était une souffrance. Mes yeux, comme détachés du reste de mon esprit, continuaient à vagabonder... Une femme, très jeune, se dressait devant moi. Ses longs cheveux d'ébènes flottaient en vague, derrière elle. Armée d'une épée courte, elle combattait vaillamment, son visage était taché de sang. Du sang de ses ennemis. Elle les transperçait les uns après les autres, avec la grâce d'une colombe. Puis, soudain, une rapière se planta dans sa poitrine. Elle usa ses dernières forces, et acheva le propriétaire de la rapière en lui tranchant la tête. La jeune femme s'affaissa ensuite au sol, inanimée, morte. Lyïf contempla la femme quelques instants, perdue. Elle avait lutté jusqu'au bout, avant que sa vie lui fusse arrachée... Et elle, Lyïf, restait là, à se lamenter sur l'Amour d'un homme. Misérable. Elle se releva, leva la tête haute, et s'agenouilla près de la dépouille de la femme, ensuite, avec une infinie douceur, elle extirpa la lame de sa poitrine. C'était une belle arme. Une fine rapière, longue d'environ 1m20, et gravée de rune elfique, sur le plat de la lame, et ornementé de rubis étincelants... Si cette arme avait tué la belle jeune fille, et elle me permettrait de vivre... Et je chargeai vers le champ de bataille.

~~~~~~

Ainsi, Lyïf avait participé au Ragnarök... La légendaire bataille eschatologique. Qui était donc cette mystérieuse jeune femme, qui avait redonné la force de vivre à Lyïf ? Certaines zones d'ombre subsistaient... Et je tâcherai de les éclairer. Mais pour l'instant, d'autres choses plus graves passaient en priorité. Comme l'état de Selena. Souvent, après chacune de ses visions, qu'elle me faisait partager à l'aide d'un sortilège, elle sombrait dans un semi-coma... Mes parents avaient fait appeler les meilleurs guérisseurs et prêtres du pays, mais rien à faire. A chaque fois, quelques jours après la vision, et après son état comateux, elle se réveillait comme une fleur... Mais à chaque fois, elle s'en retrouvait changée. D'infimes détails, que personne ne remarquait... Mis à part moi...

"- Selena ? Que fais-tu ? Je croyais que tu n'aimais pas les fraises ? Qu'elles te donnaient envie de vomir ? "
Ma soeur se tenait assise dans la cuisine, et dévorait à pleine dent les fraises que j'avais fraîchement cueillis la veille...
- .. Comment ça ? J'ai toujours adoré les fraises !

Plusieurs incident de ce genre eurent lieu... Mais, je ne m'inquiètais pas vraiment. Tout le monde change nan ? Les changements se firent de plus en plus flagrant au fil du temps. Comme si sa personnalité était avalée, digérée, puis recrachée, sous une autre forme. Etait-ce encore elle ? Où était-elle déjà devenue quelqu'un d'autre ? Je ne peux plus l'affirmer à présent. Je n'ai jamais remarqué le jour où Lyïf a définitivement remplacé ma soeur. Peut-être avait-elle fait ça progressivement ? Sans douleur...
Ou était donc Selena ? Coincée dans les limbes de sa propre tête ? Pensait-elle encore ? Où avait-elle été définitivement anéanti. ... Ou peut-être que les deux personnalités avait fusionnées ? Encore une question sans véritable réponse. Une de plus, qui vient s'ajouter à toutes les autres. J'eus enfin la confirmation le jour où il changea de couleur. Son oeil. Comme tous les matins, je m'étais levé, habillé, puis était descendu voir ma soeur à l'étage d'en dessous. Quand mon regard croisa le sien, je fus stupéfaite. Impossible.

- Selen' ? ...Ton oeil ! Qu'est-ce qu'il a ?...Selen' ?
- Hein ? Qu'y a-t'il ? Qu'est qu'il a mon oeil ?

Je saisis entre mes mains, le miroir déposé sur sa table, puis, lui tendit:

- Regarde.

Elle se regarde quelques instants, sous tous les angles. Puis, son regard croisa le reflet de sa pupille. Rouge. Rouge sang. Un rouge sanglant...
Une chose étrange se produisit alors. Je ne compris pas. Que c'était-il passé ? Le mirroir se brisa, éclatant en morceaux, morceaux comparables à des étoiles. Éclats d'étoile. Etonnée, je me tournai vers le visage de Selena. Une expression de peur se lisait sur ses traits, et dans son oeil. Oui, dans SON oeil. L'autre, rouge sang, continuait à luire de cette lueur malsaine. L'autre, encore de sa couleur émeuraude, la même que la mienne. Dans cet oeil, l'horreur, la peur, un concentré absolu de frayeur. Un cri aigu s'échappa de ses lèvres. Qu'arrivait-il à ma soeur ? Je ne comprenais plus.



Comment avez-vous connu ce forum ?
Par l'étrange personnage qu'est Loki...

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